la famille monoparentale et de ses implications dans le développement de l’enfant .
La monoparentalité est née en Grande Bretagne dans les années 1970.
Les filles mères de cette époque sont devenues les mères célibataires monoparentales d’aujourd’hui. Elles assument leur maternité qui autrefois, était considérée comme honteuse, il n’y avait que les veuves qui étaient tolérantes.
Nadine Lefaucheur (sociologue) souligne que la monoparentalité est une façon de désigner une situation où le parent (veuf, divorcé, célibataire, homme ou femme) se voit imposer une fonction parentale seule suite à un décès, une séparation, un divorce ou encore le choix d’avoir un enfant sans que le père soit impliqué. La véritable famille monoparentale était tant dans l’esprit que dans la réalité statistique.
D’après un relevé en 2011 par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), il y aurait 1,5 millions de foyers monoparentaux en France métropolitaine dont 85% seraient des femmes.
Cet écart s’explique par le fait que des femmes décident d’avoir un enfant sans être en couple, bien plus que les pères.
Le livre « Un seul parent dans la famille » de Gérard Poussin et Isabelle Sayn explique qu’une famille monoparentale est souvent qualifiée de famille incomplète.
Le parent qui a la charge de ou des enfants rencontre beaucoup de difficultés dans la vie quotidienne. Cela demande beaucoup d’organisation et d’accompagnement, bien souvent il y a des problèmes financiers (assumer un logement et l’entretien quotidien des enfants représentent un coût). Cette situation demande au parent une grande énergie psychique et physique.
Mon expérience personnelle de mère monoparentale pendant 10 ans m’amène à confirmer que la monoparentalité est une dure tâche, avec tous les soucis rencontrés dans la vie quotidienne.
Je reprends un bref morceau de l’article publié par Yvon Dallaire (psychologue) dans « Psycho ressource » expliquant bien ces différences entre les deux fonctions :
« Aucune mère, malgré sa bonne volonté, ne peut remplir la fonction paternelle. Elle ne peut que remplir sa fonction maternelle et vice versa pour les pères ».
L’enfant a besoin de ses deux parents, même si de nos jours, on considère les rôles comme interchangeables. Père ou mère a une fonction bien spécifique et complémentaire pour combler le manque de l’un des deux parents, qui a un impact direct sur le comportement de l’enfant.
Le premier rôle des parents est d’offrir un foyer assez confortable à l’enfant pour qu’il s’épanouisse avec sérénité, en toute sécurité.
Les enfants de famille monoparentale rencontrent beaucoup plus de difficultés. Le traumatisme dû au deuil de la séparation des parents implique souvent l’enfant dans les conflits, il subit la carence affective du manque de l’autre parent.
Le livre « Un seul parent dans la famille » de Gérard Poussin et Isabelle Sayn explique bien les troubles et les souffrances que ressentent ces enfants de familles monoparentales.
L’enfant n’a pas toujours les mots pour exprimer ce qu’il ressent mais manifeste sa souffrance.
Ce livre parle notamment des travaux menés par C. Chiland en 1971 démontrant que travailler mal à l’école est une façon d’exprimer une souffrance et qu’il faut la considérer comme un symptôme. Ses observations et les exemples donnés sur les situations d’enfants du CP au CE2 sont très parlants. Mon expérience personnelle et les récits d’autres parents en situation monoparentale confirment la véracité de cette théorie et c’est une problématique bien réelle.
Le pourcentage de familles monoparentales est en constante augmentation et les chiffres de l’INSEE le démontrent bien.
Ces enfants et familles monoparentales en difficulté ont besoin d’aide. Des thérapies familiales et psychothérapies de soutien peuvent aider ces familles à mieux s’écouter et à s’entendre.
Quand on écoute le mal des enfants, on trouve bien souvent la souffrance des parents. Il suffit parfois de raccorder l’écoute et la parole pour que ces familles retrouvent leur équilibre.
Rachel Hasni-David
Praticienne en psychothérapie