L'accompagnement psychologique en soins palliatifs
Les soins palliatifs sont des domaines encore difficilement compréhensibles car pas assez expliqué, domaines fondamentaux dans nos services hospitaliers, où chaque professionnel de santé détient une place importante auprès du patients.
Le soin palliatif
Dans la démarche palliative, la finalité du soin n'est pas la guérison, puisqu'il y a plus l'aspect curatif dans la prise en soin, mais l'amélioration de la qualité de vie, rendre la fin de vie plus supportable.
Quel que soit le professionnel, chacun possède des champs de compétences, des outils et par l'attention porté au patient, sur son inconfort, ses douleurs, sa souffrance, le professionnel a le même souci de l'autre, d'écouter ses besoins. Ainsi, il considère le patient, non pas comme un corps malade, mais comme un sujet désirant, avec ce qui la définie en terme d'histoire, de personnalité, de croyance, et le replace dans son environnement social, familial et amical.
Il existe trois types d'unités de soins palliatifs, dont l'objectif est la continuité des soins actifs, visant à soulager la douleur, apaiser les souffrances psychiques et à sauvegarder la dignité pour le patient et de son entourage dans cette situation d'incurabilité. Ces unités interviennent au sein des établissements hospitaliers (8 à 12 lits selon les établissements), ou à domicile avec la participation des équipes mobiles et les réseaux de soins pallitaifs du territoire.
Psychologue et patient en soin palliatif
Chaque rencontre avec l'autre est singulière. Si le premier échange est une présentation, il peut être l'ébauche d'un possible travail psychique. C'est le moment privilégié pour le sujet de retracer son parcourt de soin, de parler de la maladie, de ce qui peut faire lien avec son histoire passée ou de ses relations avec l'autre.
Il s'agit pour le psychologue, d'accompagner le sujet par des soins psychiques, entendre le sujet dans tout ce qu'il ressent par rapport à toutes les situations de vie restées en suspend.
Selon l'HAS, "l'accompagnement est un processus dynamique qui engage différents partenaires dans un projet cohérent au service de la personne, soucieux de son intimité et de ses valeurs propres. Approche globale et pluridisciplinaire, l'accompagnement en institution ou au domicile relève d'initiatives et de procédures adaptées aux attentes et besoins de la personne ainsi que de ses proches. l'accompagnement en fin de vie ne se limite pas à l'approche spécifique de la phase terminale dès lors qu'il concerne la continuité du cheminement de la personne dans sa maladie".
Le temps pour écouter
Dans le cadre clinique, il s'agit d'être à l'écoute du récit d'évènements douloureux, voir traumatiques et recueillir une histoire de vie. C'est la réalité du patient qui est à considérer, et non ce qui peut en être d'une tout autre réalité. La réalité du sujet n'est pas la réalité objective, l'important est de considérer la façon dont le sujet l'a vécu, la façon dont il en parle, et la place qu'il tient dans ce discours.
Le psychologue peut tout entendre, il s'appui ainsi sur l'hypothèse d'un sens caché, voilé de la mise en mot qui se révèle dans les comportements, les symptômes, les lapsus et autres actes manqués comme autant de signes de l'expression de l'inconscient. La reformulation permet de restituer du sens, et participer au cheminement psychique, que le sujet valide ou non cette analyse. C'est la mise au travail.
Le temps qu'il reste à vivre
Dès lors que l'on aborde les soins palliatifs, il est question de la temporalité, du temps qui reste à vivre. Énigme, incertitude qui peut déstabiliser les patients comme les proches.
Ainsi, tous les thèmes peuvent être abordés, pour permettre une expression libre et maintenir son sentiment d'identité subjective, mise à mal dans un corps malade omniprésent. L'être est là ici davantage d'importance, de la réalité humaine.
Même face à l'angoisse de mort, le sujet va devoir se défendre au travers de divers mécanismes psychiques tels que la projection, la réassurance, l'évitement, la dénégation, le déplacement... qui ont pour but d'atténuer les tensions de l'impensable disparition.
La spécificité du psychologue dans cette interdisciplinarité est de transmettre et de témoigner de la vie psychique du sujet (patient, famille, proche) afin de favoriser une cohérence dans le soin.
Psychologue et équipe de soins palliatifs
Si le psychologue prend en charge la continuité de la pensée au travers de la mise en sens de ce que le sujet peut vivre, il s'assure que personne ne soit oublier dans ce soin, à l'écoute de ce que peuvent vivre les membres de l'équipe soignante, confrontées à des émotions extrêmes, ambivalentes et paradoxales. L'échec thérapeutique, l'inéluctable qu'est la mort de l'autre, le corps décharné... mettent les équipes au travail pour faire perdurer l'humanité dans la prise en soin, sans se laisser envahir par des émotions propres.
Psychologue et accompagnants
Les accompagnants, nommés aussi les aidants familiaux, sont confrontés à des situations délicates dans l'accompagnement du parent proche, suscite des questionnements, des émotions, et une remise en question de sa place. A l'épuisement physique s'ajoute l'épuisement psychique. Et c'est là aussi que le soutien psychologique tient tout son sens. Il offre un espace de parole, en dehors du domaine du médical, pour verbaliser librement ses ressentis, ses émotions, ses colères et ses doutes. Cette parole libre permettra d'abaisser les tensions et trouver des solutions pour faire face aux évènements.
En guise de conclusion, de nombreux dispositifs existent pour aider, soutenir et accompagner, les patients, les soignants ou les aidants. Le psychologue peut intervenir dans le cadre associatif, hospitalier ou départemental, dans cette position tiers, celui qui sépare, qui permet la distanciation, qui organise la parole et qui sauvegarde la dimension subjective là où la maladie et la mort tendent irrémédiablement à l'effacer.