Le déconfinement a été le moment pour bon nombre de personnes de voir émerger différents troubles. Parmi les plus fréquents figurent l'anxiété, la phobie sociale, la nosophobie (peur irrationnelle et démeusurée de contracter une maladie), ou encore la dépression.
Certaines personnes avaient déjà connu ce type de troubles par le passé et si tel est le cas, il est important d'être accompagné par un professionnel de la psychothérapie afin de comprendre d'où ils viennent, comment ils ont évolué, mais aussi quels sont réellement leurs déclencheurs.
Il faut donc distinguer dans ce cadre les personnes qui voient émerger des troubles psychiques directement liés au COVID-19 de ceux qui étaient déjà en souffrance avant.
Le confinement a engendré de nombreuses problématiques. La solitude, l'isolement, la sensation de perdre toute liberté, toute autonomie, sans compter la peur de cet inconnu qui s'est répandu à travers l'ensemble du globe. Certains ont fait le bilan de leur vie, de leurs objectifs et sont revenus à la base de leurs attentes, souvent des attentes plus concrètes et plus essentielles que par le passé.
Mais finalement, plus que le confinement, le déconfinement a été douloureux pour beaucoup de personnes. Le virus étant toujours présent, la peur de le contracter en étant plus protégé, à l'abri chez soi a ressurgi chez des personnes qui pourtant avaient l'impression d'avoir très bien vécu le confinement.
A cela, s'ajoutent la sortie de l'isolement, les liens sociaux qui ont changé avec les normes sanitaires actuelles et brusquement passer du calme, de l'introspection à la foule, l'énergie qui circule à l'extérieur peut sembler effrayant. Certains ont donc développé une phobie sociale et peine à se réinsérer dans la société.
Une intégration pas-à-pas
Contrairement aux idées reçues, il ne faut surtout pas se jeter à corps perdu dans un après que l'on imagine comme l'avant COVID-19. Il est important de prendre son temps et de se réinsérer socialement de façon progressive, à votre rythme.
De mutiples défenses psychiques se sont en effet mises en place et nécessitent d'être levées l'une après l'autre, sans acoup. La transition doit donc se faire en douceur. Ne pas respecter votre propre rythme pourrait engendrer un risque de créer un choc et d'amplifier la phobie sociale.
Il est donc recommandé de commencer par renouer des liens sociaux avec votre famille, vos proches, à retrouver l'effervescence de ces échanges, au départ en visioconférence, puis progressivement en invitant par exemple vos proches chez vous, l'un après l'autre pas tous en un même rendez-vous.
Dès lors que vous êtes à l'aise avec cette première étape, vous pouvez commencer par sortir de chez vous, mais rester dans votre quartier. Chaque jour, si vous vous en sentez à l'aise, augmentez votre parcours et sortez doucement de votre zone de confort, mais sans brusquer votre esprit non plus.
L'étape suivante consiste à vous rendre dans des lieux connus, dans lesquels vous avez de merveilleux souvenirs et où vous vous sentiez bien, serein. Préférez au départ des lieux pas trop bondés et augmentez progressivement l'intensité de fréquentation des lieux dans lesquels vous vous rendez.
Au fur et à mesure des jours, dépassez ces limites que vous aviez et retrouvez tout le bonheur d'être dehors et de voir vos amis, vos collègues, votre famille.
Remise à niveau cognitive
Avec la phobie sociale, vos pensées sont devenues irrationnelles et excessives. Afin de commencer à retrouver une sérénité à l'idée de sortir à l'extérieur de votre domicile, vous pouvez réaliser un exercice simple qui consiste à vous remémorer tous les bons moments que vous avez passé à l'extérieur, idéalement dans le lieu dans lequel vous avez décidé de vous rendre dans les jours à venir.
Fermez les yeux et revivez intensément par tous les sens ce souvenir. Réappropriez-vous toutes les émotions qui sont liées à ce moment de bonheur. A force de vous projeter visuellement et positivement, vous reconditionnez pas-à-pas votre psychisme et induisez l'idée que l'extérieur est bénéfique. Vous réactivez ainsi la mémoire corporelle et émotionnelle. Il est important de réaliser cet exercice de visualisation quotidiennement pour en voir rapidement les bénéfices.
Soyez fier de vous
Sachez vous féliciter pour chaque pas que vous franchissez et pour chaque barrière que vous dépassez. Même en cas de difficulté ponctuelle, faites preuve de bienveillance vis-à-vis de vous-même. En aucun cas il ne s'agit d'un échec. Revenez alors à l'étape précédente et dès que vous vous sentez prêt augmentez l'intensité de la foule et la distance par rapport à votre domicile.
Une fois dehors, en cas de doute rappelez-vous ce souvenir que vous avez visualisé et tous les bienfaits que vous ressentiez avant le confinement. Le risque est modéré si vous respectez les gestes barrières, mais les bénéfices émotionnels que vous allez tirer de cette expérience à l'extérieur seront plus que positifs.
En sus de ces techniques, vous pouvez ajouter de la relaxation que vous pratiquez chez vous (yoga, sophrologie, méditation) ou encore la cohérence cardiaque et la respiration abdominale profonde que vous adoptez dès que vous sentez la peur et les émotions négatives qui remontent. Prenez alors le temps qu'il faut pour laisser votre respiration s'apaiser et votre corps ralentir. Ensuite poursuivez votre parcours !